Algies Vasculaires de la Face
Il n'existe à ce jour officiellement aucun traitement de fond pour l'Algie Vasculaire de la Face, dont la cause et le mécanisme sont inconnus. C'est pourtant probablement une des maladies les plus douloureuses qui soient.
Cependant les résultats obtenus par la Myothérapie sont excellents et durables.
► Devant l'absence de tout traitement de fond une étude pour savoir si cette maladie pouvait être considérée comme une indication de la Brachy-Myothérapie a tout d'abord été faite par M. Ponzio, Kinésithérapeute, sur 10 cas. Nous en sommes maintenant à 67 cas. Une telle étude est exceptionnelle pour une maladie aussi rare, et c'est la seule à présenter un traitement de fond efficace.
Comme les Migraines sont souvent associées en alternance aux Algies Vasculaires de la Face (AVF) chez un même patient, il a été pris comme hypothèse de traitement le fait que l’AVF serait une migraine très localisée et très intense. Le traitement a donc toujours été identique à celui d’une migraine.
Il s'agissait de 60 hommes et de 7 femmes, âgés de 18 à 69 ans, traités donc uniquement par Myothérapie (sauf parfois en crise au début), ce qui a permis
- 55 rémissions (82 %),
- 4 améliorations significative (6 %),
- 8 échecs (12%).
● L’ancienneté moyenne de la maladie était de 10 ans
● Le nombre de séances nécessaire fut de 2 à 17 (12 en moyenne).
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► Données actuelles sur l'AVF
L’Algie Vasculaire de la Face est une des affections récidivantes les plus douloureuses, même plus douloureuse que la migraine (beaucoup de malades ont une alternance d’AVF et de migraines, et peuvent donc comparer). Sa définition par l’International Headache Society (IHS) est la suivante:
- crise de céphalées unilatérales
- survenant en salves (cluster)
- à localisation orbitaire ou supra-orbitaire
- chaque crise durant 15 à 180 mn (1/4 h à 3 h)
- survenant de 1 à 8 fois par 24 h
- associée à un ou plusieurs des symptômes suivants du côté de la douleur : rougeur conjonctivale, larmoiement; congestion nasale, rhinorrhée, sueurs du front et/ou de la face, myosis, ptosis, œdème des paupières.
Les crises surviennent par périodes, de quelques semaines à plusieurs mois, en général à la même époque de l'année, habituellement séparées par une rémission spontanée le reste de l'année.
L’AVF est rare, 100 fois moins fréquente que la migraine. Elle aurait une prévalence de 4 à 10 pour 10.000 hommes et de seulement 8 pour 100.000 femmes.
Les premières crises surviennent à l’âge de 10 à 30 ans chez les 2/3 des patients, mais des extrêmes allant de 1 à 73 ans ont été observés.
Il ne semble pas exister de facteur génétique et les formes familiales sont très rares.
Le diagnostic d’AVF est relativement facile à poser car ses manifestations et son profil évolutif sont extrêmement stéréotypés. Il est pourtant souvent négligé en pratique.
La douleur est unilatérale, presque toujours du même côté. Elle peut rester localisée à la région orbitaire ou sus-orbitaire, mais bien souvent elle irradie de façon homolatérale vers le front, la tempe, la pommette, la joue, ou la gencive supérieure.
Plus rarement elle s'étend aussi à la gencive inférieure, au palais, à la mâchoire inférieure, touchant aussi toute l’hémiface, se propageant parfois à la nuque, voire à l’épaule du même côté. Dans 15 à 20 % des cas, le maximum douloureux siégera à la tempe (ce qui ne permet plus vraiment de différencier l'AVF de la migraine).
La douleur est toujours décrite comme insupportable, à type de brûlure, de transpercement, de déchirement, d’écrasement, d'arrachement de l'œil vers l'arrière ; elle est parfois pulsatile.
Des signes vasomoteurs sont présents du côté de la douleur : œil rouge, larmoiement, congestion nasale ou rhinorrhée. Myosis et ptosis pendant la crise sont présents dans 50 % des cas.
En période d’accès, certains facteurs déclenchant sont cités : alcool surtout, vasodilatateurs (trinitine), angiographie cérébrale, les dérivés nitrés, l'histamine.
Beaucoup s’accordent sur la fréquence des traumatismes crânio-faciaux.
L’AVF disparaît rarement spontanément.
C'est une pathologie mal connue. Beaucoup d’hypothèses étiologiques ont été proposées. On suppose l’existence d’une participation vasculaire et d’une composante neurogène. La douleur étant parfois pulsatile, certains auteurs évoquent une vasodilatation dans le territoire carotidien externe7.
►Hypothèse : l’AVF, forme clinique de la Migraine ?
L’AVF est souvent associée à des migraines, et le seul traitement efficace connu de l’AVF est identique à celui des Migraines, c’est à dire la Brachy-Myothérapie ; on peut donc penser que l’AVF est une forme localisée de Migraine. Dans les 2 pathologies on retrouve des contractures cervicales, seul objet du traitement.
● Pourquoi fait-on une AVF et pas une migraine “normale” ?
Notre hypothèse expliquant l'AVF est la suivante :
1) Au départ, le processus serait identique à celui des migraines : une contracture d'un muscle s'insérant sur la Mastoïde, en diminuant le diamètre du Foramen Jugulaire (FJ) provoque une tendance à l'hypoxie cérébrale par ralentissement de l'évacuation veineuse.
D'où réflexe carotidien, qui entraîne la dilatation de l’artère carotide interne (ACI).
Or l’ACI, pour rentrer dans la boite crânienne, avant de se diviser en 3 artères cérébrales (une antérieure, une moyenne et une postérieure de chaque côté) a un trajet à travers l’os temporal, à peu près au niveau de l'articulation temporo-mandibulaire, en arrière de l’œuil, environ à mi-distance entre l’avant et l’arrière de la boite crânienne.
2) En cas de forte dilatation de l’ACI prvoquée par une réaction à une relativement forte hypoxie, la paroi de cette artère serait comprimée entre le sang et l’os.
La paroi artérielle étant sensible, ceci peut partiellement expliquer une douleur rétro-oculaire unilatérale.
D’autant que dans notre hypothèse, l’os Temporal est anormalement déplacé vers le bas, phénomène qui peut aussi irriter l'ACI.
Mais cette explication, bien que probablement juste, n’explique pas à elle seule tous les symptômes accompagnant la douleur, ni l'intensité de celles-ci.
● Une explication probablement plus complète serait la suivante :
3) Le Foramen Jugulaire (FJ) étant rétréci, il y aura hyperpression veineuse en amont.
Ceci va provoquer entre autres la dilatation du Sinus Caverneux (SC), sorte de lacis veineux de type hémorroïdaire s’écoulant essentiellement vers le Sinus Latéral, donc le FJ (une fraction minime pourrait s’écouler vers le Plexus Veineux Ptérygoïdien).
Or le Sinus Caverneux dilaté est coincé entre :
- l’os Sphénoïde sur lequel il repose,
- contre laquelle il s’appuie également latéralement (aile du Sphénoïde)
- l’ACI qui le croise, et qui elle-même est dilatée par réaction,
- l’Apophyse Clinoïde Antérieure du Sphénoide sous lequel il est partiellement situé d'une part et le cerveau d’autre part.
On sait que l'irritation des sinus veineux du crâne provoque des douleurs.
Tout se passe donc comme si il y avait dilatation d'une structure sensible, le Sinus Caverneux, dilaté et coincée entre des os et une artère elle-même dilatée. Ceci peut expliquer des douleurs rétro-oculaires, les veines étant sensibles ; or le Sinus Caverneux reçoit directement deux des trois Veines Ophtalmiques, qui vont donc à leur être dilatées (un peu comme des varices) provoquant des douleurs, rétro-oculaires également.
4) Ce n’est pas tout : ces structures, dilatées dans un volume réduit, aux parois osseuses, donc indéformables, vont comprimer le Ganglion Semi-Lunaire du nerf Trijumeau (V), et surtout deux des trois nerfs issus de ce ganglion : l’ophtalmique (qui deviendra entre-autres le nerf sus-orbitaire et le nerf lacrymal), et le maxillaire (qui deviendra entre-autres le nerf sous-orbitaire), ainsi que le nerf oculomoteur et le nerf optique.
Cette irritation provoquera donc des douleurs locales et ressenties au niveau des brances, le nerf maxillaire et sous orbitaire, le nerf ophtalmique, et le nerf frontal et sus-orbitaire, et leurs différentes ramifications.
5) Le tout expliquerait assez bien les douleurs intenses, soulagées par l’oxygène (hypoxie de départ) et par les vasoconstricteurs (réaction de vasodilatation artérielle), et les divers phénomènes neurologiques et vasculaires (douleurs péri-orbitaires, larmoiements, œuil rouge, etc…)
L’aspect unilatéral s’expliquerait comme pour les migraines :
un seul FJ rétréci hypoxie unilatérale réflexe carotidien unilatéral.
A noter que ce sont les dermatomes correspondant aux branches ophtalmique et maxillaire du nerf Trijumau sont surtout touchés. La branche mandibulaire semble moins ou pas comprimée.
6) Pourquoi une manifestation pathologique là pour certains et pas pour d’autres ? Ici interviendraient les facteurs héréditaires, génétiques, (simples facteurs favorisants cependant et non causes).
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Bien qu’il n’existe pas d’hypothèse étiopathogénique prouvée concernant l’AVF, nous ne pouvons que constater que l'action thérapeutique sur les muscles seulement, qu'ils soient cervicaux ou également situés plus à distance (ceux des chevilles), apporte des résultats remarquables pour le traitement durable de cette affection si handicapante et réputée impossible à guérir.
On peut donc supposer que les contractures de certains muscles cervicaux sont mécaniquement, directement ou indirectement, responsables des 'désordres' vasculaires et neurologiques, dont la plupart des auteurs ont d’ailleurs noté l’existence.
Si la contracture de muscles cervicaux est une constante en cas d’AVF, leur normalisation est tout aussi constante après guérison des douleurs, et elles restent absentes quand une rémission complète et définitive a été obtenue.
Comme pour les migraines les facteurs qui seraient de nature à déclencher la crise le feraient simplement en augmentant encore le tonus de muscles déjà contracturés (augmentation globale de tonus par le stress, le froid, etc., ou localisée par étirement provoquant un réflexe myotatique, etc.) ou le volume sanguin intracrânien (alcool).
En constatant qu’une action sur les seuls muscles par la Myothérapie permet des résultats aussi spectaculaires, nous vérifions une fois encore l’intérêt de l’hypothèse de l’implication des dysfonctionnements musculaires acquis, les contractures, dans nombre de pathologies, dont l’AVF.
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► Quelques exemples fournis par M. Ponzio :
● Monsieur B. âgé de 40 ans souffre d’AVF depuis 2 ans. Les crises reviennent chaque année et se manifestent pendant 4 mois tous les jours (15 à 20 mn). Parfois, plusieurs crises (jusqu'à 3) se manifestent chaque jour. Le larmoiement est très important.
Plusieurs traitements non conventionnels (ostéopathie, etc.) ont été pratiqués sans succès et le traitement médical classique a échoué. La douleur et la raideur cervicales sont très importants.
Après la première séance de Myothérapie, la crises quotidienne ne revient pas. Elle ne se manifestera que 3 jours plus tard et de façon beaucoup moins intense. Après la 2e séance, le patient n'a plus que que des sensations de “départ de crises sans suite”.
Après 4 séances, tout ayant disparu, nous cessons le traitement
● Monsieur M., âgé de 35 ans, a été traité pour AVF il y a 4 ans par Myothérapie, les autres traitements étant peu efficaces. Il avait alors été guéri en 4 séances.
Aucune crise jusqu’à récemment : or il s’est fait traiter par ostéopathie pour un problème rachidien (impossible de savoir exactement lequel, et le patient ignorait que la Myothérapie peut traiter les problèmes rachidiens). Tout de suite après ce traitement ostéopathique, après pourtant 4 ans sans la moindre crise, rechute de l’AVF, 4 crises par jour, ne passant qu’aux Triptans.
A l’examen il y a une inclinaison cervicale droite marquée et une rotation gauche limitée, déjà signes de contractures. En fait presque tous les muscles du cou sont contracturés : douleur et dureté à la pression, etc…
En 2 séances de Myothérapie il passe à 2 crises par jour, moins intenses, cédant à l’inhalation d’oxygène. Après 2 séances de plus cessation des crises. Mais il y a encore des contractures : moins, puisque le cou est maintenant dans l’axe du corps, moins intenses, mais tous les muscles ne sont pas encore normalisés. (Les symptômes cèdent avant la normalisation complète des contractures : dès que celles-ci ne sont plus trop intenses, les symptômes disparaissent, phénomène aidé par des mécanismes de compensation musculaires spontanés.)
Le patient est bien sûr tenté d’arrêter le traitement là, ce qu’il avait fait 4 ans avant, alors qu’un facteur déclenchant de n’importe quel ordre (à ne pas confondre avec la cause) peut cependant facilement faire passer l’intensité des contractures au dessus de ce que l’on peut appeler le “seuil de manifestation”.
Pour limiter le risque de rechutes et éviter la même mésaventure il a donc été convenu de normaliser complètement les contractures cervicales avec des séances plus espacées. Il n'ya a pas eu de rechute des crises, qui n’auront en tout duré qu’un mois : 15 jours avant de consulter, et 15 jours de traitement à 2 séances de Myothérapie par semaine.
● Monsieur A., 43 ans, présente des crises d’AVF évoluant depuis 15 ans. Elles ont débuté peu de temps après un traumatisme cervical (n’oublions pas que les contractures s’installent après un choc physique).
Les crises se manifestent à peu près chaque année à la même période qui s’étend de 1 à 3 mois.
Les douleurs apparaissent à heure fixe dans la 2e moitié de la nuit et se prolongent pendant 30 à 50 minutes. Plusieurs traitements médicaux ont été tentés en vain, à l’exception d’injections de Dehydroergotamine qui ne parviennent cependant qu'à atténuer la douleur.
Les spasmes musculaires cervicaux sont présents.
Dès la 1ère séance de Myothérapie, on assiste à une modification du rythme et de l’intensité de la douleur.
La crise suivante a lieu au début de la matinée (ce qui ne s’était jamais produit). Elle ne dure que 10 minutes et est très vite soulagée par le traitement médical.
Après 3 séances de Myothérapie, on assiste à la disparition complète de la symptomatologie douloureuse.
Le traitement aura duré 1 mois.
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