Fibromyalgie
Décrite en 1904 par Gowers sous le nom de Fibrosite, puis connue comme ‘Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus’ (SPID), la Fibromyalgie, appelée ainsi depuis 1977, est un des principaux motifs de consultation chez les rhumatologues.
Fibromyalgie signifie ‘Douleurs des fibres musculaires’. Voilà une bonne chose, car la traduction de SPID était « ensemble de douleurs multiples diffuses dont on ne connait pas la cause» (idiopathique signifie : de cause inconnue). Cependant on n’en connaisse toujours pas la cause…
C’est ainsi que, comme autrefois la spasmophilie, passée de mode, la Fibromyalgie est devenue un diagnostic fourre-tout pour les douleurs articulaires multiples qu’on ne peut pas classer dans un cadre ‘connu’ comme Arthrose, Polyarthrite Rhumatoïde, ou Spondylarthrite Ankylosante.
Il n’y a en effet aucun signe radiologique ni biologique dans ce qu’on appelle Fibromyalgie. Ou plus exactement, on classe en général comme FM les douleurs articulaires qui ne présentent aucun signe radiologique ou biologique particulier.
Ce qui nous semble assez artificiel, car nous avons vu que c’est également le cas pour ce qui est classé comme Arthrose, Polyarthrite Rhumatoïde, ou Spondylarthrite Ankylosante, qui souvent, surtout, mais pas seulement, au début, ne présentent aucun signe radiologique ou biologique particulier non plus. Toutes ces maladies paraissent n’être que des variantes de la même chose : les conséquences de contractures musculaires. Contractures qui, nous l’avons vu, sont réversibles ; leurs conséquences le sont donc aussi, si l’on n’attend pas trop longtemps que des dégâts moins réversibles se soient créés.
La définition officielle de la maladie est assez imprécise. En pratique la Fibromyalgie reste donc un diagnostic d’élimination.
C’est un syndrome où l’on retrouve divers éléments : des douleurs multiples associées de façon fréquente mais inconstante à d’autres symptômes : troubles du sommeil, fatigue, maux de tête, raideur matinale, fourmillements, anxiété, dépression.
Notons que ces symptômes n’ont rien de spécifique : ils sont fréquents, isolés ou associés entre eux ou à d’autres symptômes. Ce n’est que leur association à des douleurs qui font parler de Fibromyalgie, ce qui semble un peu artificiel : une insomnie sans douleurs est une insomnie, une insomnie avec douleurs devient une fibromyalgie. Ou inversement. Or s’il est bien deux symptômes fréquents dans la population, ce sont les insomnies et les douleurs. Du coup la Fibromyalgie est une maladie très répandue.
Curieusement les douleurs sont considérées ici comme musculaires et non articulaires. Leur cause reste cependant inconnue pour la médecine classique. Elles sont chroniques, aggravées par l’effort, le maintien prolongé d’une activité, les gestes répétitifs, la fatigue, le froid, l’humidité ; elles cessent en général au repos et la nuit. Tous signes classiques de contractures. Elles s’accompagnent de raideur au lever. Elles peuvent toucher toutes les articulations, et toute la colonne vertébrale, cou, dos et lombes, et même la paroi thoracique antérieure.
Ce qui préciserait le diagnostic de FM serait la présence de douleurs provoquées à la pression de certains endroits du corps. La localisation de ces points a varié pendant un certain temps selon les auteurs. Comme il a bien fallu se mettre d’accord, 18 points ont été retenus.
Or il se trouve que ces points se situent tous sur des muscles, et nous avons vu dans le premier chapitre que le diagnostic d’une contracture se fait surtout par la douleur provoquée à la pression sur le muscle concerné. Les points douloureux soi-disant spécifiques de la Fibromyalgie ne sont donc de toute évidence que des points montrant que les muscles sur lesquels on appuie sont contracturés. Retenir ces 18 points et pas d’autres est donc tout à fait arbitraire.
Rappelons qu’en cas de contracture post-traumatique le corps va secondairement créer des contractures de compensation un peu partout pour les soulager. De nombreux muscles du corps seront donc hypertoniques, donc douloureux à la palpation, sans forcément être spontanément douloureux.
Pour faire un diagnostic de Fibromyalgie il suffit de trouver 11 points positifs sur les 18 ; ceci n’a néanmoins rien de spécifique, et ne montre que des contractures de quelques muscles, bilan qui plus est donc totalement incomplet.
Car si l’on y réfléchit, quelle explication le fait de trouver 11 ou 18 points douloureux à la pression sur le corps peut-il bien donner quant à la cause première et au mécanisme de la maladie ?
Et pourquoi a-t-on retenu ces points-là et pas d’autres ?
En effet les contractures de muscles antérieurs du cou, de la nuque, du Trapèze, du Petit Pectoral, du Rhomboïde, du Court Radial, du Grand et du Petit Fessiers, du Vaste Médial du Quadriceps - car ce sont eux que ces points révèlent (voir schéma) sont fréquentes, mais tous les muscles toniques du corps peuvent potentiellement être contracturés, ce qui représente une centaine de points potentiels.
Inversement ces 18 points peuvent très bien être positifs chez des personnes qui ne souffrent de rien, quand les hypertonies de compensation font bien leur travail et restent en-dessous du seuil de manifestation.
La douleur à la palpation des 18 points n’est donc en rien spécifique de la Fibromyalgie, entité mal définie : ils sont spécifiques des contractures musculaires, latentes ou manifestées, que l’on retrouve également dans l’arthrose, la polyarthrite, la spondylarthrite, etc.
Toujours dans la littérature classique, on a remarqué, sans en tirer de conclusions, que la Fibromyalgie débute souvent après un traumatisme physique, notamment un choc cervical. Ce qui coïncide exactement avec le processus d’installation des contractures que nous avons décrit au premier chapitre.
On a remarqué aussi que la moitié des patients fibromyalgiques présentaient des maux de tête et des migraines, et que cette grande prévalence suggérait une cause commune. Or nous avons montré par ailleurs que les maux de tête et migraines sont dus à des contractures, en général cervicales et d’origine traumatique plus ou moins lointaine, et que l’on peut donc les guérir en traitant ces contractures. Le processus est identique à celui des douleurs articulaires.
Quant à la fatigue et à l’insomnie, ces symptômes, bien peu spécifiques et qui s’entretiennent l’un l’autre, peuvent être dus aux douleurs, qu’elles finissent par aggraver en diminuant le seuil de sensibilité à cette douleur. Laquelle finit aussi par créer anxiété ou même dépression, qui entretiennent aussi les douleurs. Un cercle vicieux se crée alors qui peut rendre le traitement plus difficile.
Cependant le traitement officiel de la Fibromyalgie… n’existe pas. Même les antalgiques habituels sont sans effet. Résultat : les traitements préconisés s’adressent au psychisme, car quand la médecine ne sait pas, c’est de la faute du psychisme du malade, c’est bien connu. Oubliant qu’à force d’avoir mal, sans que des solutions soient proposées, on peut finir par déprimer.
Or même abrutir le patient avec les divers médicaments antidépresseurs est peu efficace. Il ne reste donc plus qu’à conseiller de s’habituer à vivre avec sa douleur. D’où les titres d’articles et de livres du genre ‘Vivre avec sa Fibromyalgie’. Quand on sait qu’environ 2% de la population souffre de cette ‘maladie’, c’est un peu maigre comme solution.
Et si on traitait tout simplement les contractures, après avoir recherché celles qui sont primaires selon le protocole de la Brachy-Myothérapie ? Avec un peu de patience, ou parfois très rapidement, tout peut rentrer dans l’ordre. On a cependant tout intérêt à s’y prendre dès le début de la maladie.
Un exemple
Une dame de 55 ans m'a consulté fin 2011 pour des douleurs multiples, dont elle souffrait surtout depuis 2008 : jambes, mollets, cuisses, chevilles, coudes, poignet droit, avant-bras, cou, sacrum, et parfois des sciatiques : il est plus simple de dire où elle n’avait pas mal. Les radiographies sont normales, et elle a donc été cataloguée Fibromyalgie.
Dans les antécédents on trouve un accident de voiture avec coup du lapin en 1980. Elle a été renversée par une mobylette à 18 ans. Chute sur le coccyx en 1995. Elle a fait des migraines entre 1980 et 2009.
Elle a été quasiment guérie par 5 séances de Brachy-Myothérapie au niveau du cou, le tout complété par quelques séances espacées pour consolider le traitement.
Il est important cependant de se rappeler que chacun est un cas particulier, et que certains traitements peuvent donc être beaucoup plus longs et difficiles.